Vote du budget 2019 : nos critiques, notre responsabilité !

Monsieur le maire, cher .e .s collègues,

L’examen attentif des propositions du budget primitif, montre une certaine discordance entre les
attentes de la population, telles qu’elles ont été exprimées publiquement ces dernières semaines,
et les perspectives qui nous sont dévoilées ce soir.

En effet, que demandent majoritairement les Bezonnais ?

Une véritable prise en compte des questions de sécurité sur la ville.

Un effort particulier en direction des équipements publics.

Un engagement fort en faveur de l’environnement, de la transition écologique et du
développement durable.

Ces trois axes se retrouvent-ils dans le budget qui nous est présenté ce soir ?

Objectivement, de façon très partielle, avec une méthode qui s’apparente à du saupoudrage et
une vision qui manque de parfois de cohérence.

Concernant la sécurité, notre groupe, comme d’autres dans ce conseil, avait consenti à soutenir
une augmentation des charges fiscales supportées par les Bezonnais et ce, dans le but explicite
de mettre rapidement en place la Police Municipale.

Une année après, les Bezonnais ont payé, nous avons payé, et toujours rien sur le terrain !
Vous comprendrez, cher .e .s collègues que, comme les Bezonnais, nous soyons à la fois déçus
de ne pas voir concrètement le fruit de nos efforts financiers, et circonspects sur les engagements
qui peuvent être pris aujourd’hui.

Nous attendons de voir, et ce qui nous est proposé sur ce sujet nous oblige, non seulement à
exiger des objectifs en moyens matériels et humains précisément datés concernant leur mise en
œuvre, mais nous semble malheureusement déjà sous dimensionné par rapport à l’ampleur de
l’insécurité sur notre territoire.

Depuis des années notre groupe alerte sur les questions sécuritaires à Bezons, et, à chaque fois,
lorsque nos demandes sont enfin prises en compte, les mois ou les années d’inaction laissent
prospérer de nouveaux trafics, augmenter le nombre de voitures brûlées, se multiplier les
incivilités, se dégrader la tranquillité publique.

Ce qui est proposé aujourd’hui, c’est ce que nous réclamions il y a trois ans. C’est insuffisant pour
aujourd’hui et que dire pour demain…..

Pour ce qui concerne les équipements publics, il apparaît qu’il y a là aussi une sous-évaluation
des besoins. Certes une étude va enfin être lancée. Pourtant nous vous avons déjà fait part dans
un courrier l’an passé, de notre préoccupation concernant le sous-dimensionnement des
équipements.

Cela vient donc bien tard.

Chacun le sait notre ville va voir sa population augmenter de 15 à 20% dans les toutes prochaines
années. On peut toujours nier l’évidence et affirmer que les nouveaux Bezonnais ne seront ni
aujourd’hui ni demain des parents.

On peut.

Mais notre groupe est réaliste, pragmatique, en prise directe avec la réalité concrète et peut donc
l’affirmer tranquillement : ils feront des enfants !
Alors ces enfants dans quelles crèches iront-ils ? Il est évident que dans ce domaine les besoins
sont sous évalués.

Puis ces enfants, où va-t-on les scolariser ? Dans nos écoles élémentaires ? Elles sont pleines !
Dans nos collèges ? Ils sont au-delà de 100% d’occupation ! Là aussi il faut cesser de se voiler la
face.

Nous nous inquiétons aussi de l’état des voiries et de leur capacité à supporter un afflux
supplémentaire de population.

Nous regrettons donc que toutes ces questions ne soient pas anticipées avec suffisamment de
lucidité, alors même qu’il faut plusieurs années pour prévoir, concevoir et réaliser un équipement
public ou pour programmer une remise à niveau des rues les plus dégradées.

Sur la question écologique, ce budget est en décalage avec les déclarations de communication
qui sont faites, déclarations que nous approuvons sur le fond et que nous soutenons quand elles
se réalisent et si les moyens nécessaires sont réellement accordés.

Mais force est de constater que la transition écologique et le développement durable nécessitent
des budgets et une vision pluriannuelle que nous ne retrouvons pas dans vos propositions.
Quelques centaines de milliers d’euros sur un budget de 63 millions, c’est bien du saupoudrage
comme nous le disions précédemment.

Monsieur le maire, cher.e.s collègues, notre regret sur ce budget vient, surtout, encore et toujours
du manque de concertation qui a prévalu lors de son élaboration. Vous vous targuez de défendre
une démarche de démocratie participative. Où la retrouve t-on dans la construction de ce
budget ?

Notre conviction est que l’intelligence collective est toujours plus pertinente que l’intelligence
individuelle et que, travailler dans le cadre d’un budget participatif aurait permis d’accorder les
nécessités budgétaires avec les véritables attentes d’un grande partie des Bezonnais.

Néanmoins certains éléments de cette présentation ne sont pas négatifs dans les propositions qui
nous sont faites, et il serait dommageable de créer une obstruction systématique à la gestion de
notre ville.

Nous reconnaissons l’engagement total des agents qui ont travaillé sur ce budget et combien il est
difficile, alors même que les dotations de l’Etat sont en baisse, de construire un équilibre financier
pour une ville comme la nôtre. De cela nous sommes conscients.

Nous comprenons aussi que le choix malheureux fait au sujet de l’intercommunalité nous a privé
de ressources financières importantes.

Là aussi, notons que les erreurs d’appréciation se payent cash deux ou trois ans plus tard.
Nous prenons en compte également que l’adoption du budget permet de ne pas mettre en danger
la sécurité financière des agents, particulièrement les contractuels, et la pérennité de budgets,
jugés par certains non prioritaires.

Nous avons tous en exemple dans notre département ce que la prise en main des finances
communales par les services de la préfecture, peut avoir comme conséquences pour les
administrés et le personnel.

Nous n’ignorons pas non plus l’image négative que la non-adoption d’un budget municipal peut
donner auprès des investisseurs et du risque de dégradation de la note qui permet de déterminer
les taux des emprunts.

Nous prenons enfin en compte pour finir, qu’il faut chercher toujours le sens du rassemblement et
du dialogue. Notre groupe a sans cesse montré son sens des responsabilités et sa capacité à
faire passer l’intérêt commun au-delà des divergences qui peuvent se faire jour quand à l’avenir
que nous souhaitons pour notre ville.

Nous refusons de rentrer dans les logiques électoralistes, et nous assumons nos critiques comme
nous vous demandons d’assumer vos choix.

C’est sur ces considérations que nous adopterons le budget primitif, en souhaitant que le budget
supplémentaire prenne en compte nos réflexions et apporte des réponses plus ambitieuses aux
besoins légitimes de la population.

Nessrine Menhaouara

 

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