Séance du Conseil départemental du 15 janvier 2016 Intervention en séance

Monsieur le Président,

Vous aviez regretté publiquement, au cours de la séance du 27 novembre dernier, ne pas avoir eu la possibilité d’aller consulter l’étude de l’EHESP et de l’INSERM que j’avais mentionnée dans la question d’actualité que je vous avais adressée, la dernière version de mon texte ne vous avait pas été transmise à temps.

Nous ne doutons pas néanmoins que, depuis, vous ayez eu la curiosité d’aller la lire et que, comme nous, vous ayez été particulièrement frappé par ses conclusions : lors des pics de pollution et à niveau d’exposition identique aux polluants, les membres des catégories sociales défavorisées ont un risque de décéder trois fois plus important que celui de l’ensemble de la population !

Voilà qui donne assurément tout son sens à l’article L110-1 du code d’environnement qui fait de la cohésion sociale l’un des 5 éléments constitutifs des objectifs du développement durable.

La question environnementale n’est pas dissociable de la question sociale.

C’est notre conviction profonde, depuis longtemps.

Croyez bien, Monsieur le Président, que le fait qu’elle soit ainsi corroborée par des données scientifiques ne peut que renforcer les élus socialistes dans leur détermination à combattre les nombreuses coupes budgétaires intervenues en matière sociale depuis 2011 et à dénoncer les arbitrages de votre majorité, qui, à l’instar du choix de couper les crédits départementaux aux missions locales, lèsent bien souvent les vald’oisiens les plus modestes !

Pour en revenir plus précisément à l’édition 2015-2016 du rapport sur la situation du Conseil départemental en matière de développement durable, nous ne pouvons que déplorer que celui-ci se caractérise principalement, faute de choix clairs, par le saupoudrage de mesures qui, si elles vont pour certaines dans le bon sens, ne sont pas à la hauteur des enjeux.

4 voitures électriques par ci, 3 chaudières à condensation par là, 1 million d’euros, seulement, consacrés en 2016 à l’amélioration de l’isolation thermique des 109 collèges que compte notre département, ce qui fait à peine 9 174 euros par établissement…

Ce ne sont là que quelques exemples, mais ils mettent clairement en évidence le manque d’ambition de votre majorité sur ces questions.

Il existe pourtant assurément ici des marges de progression importantes, y compris pour un département francilien comme le nôtre, ainsi qu’en atteste la 1ère place obtenue dans le classement de La Vie par l’Agenda 21 élaboré par le Conseil départemental de la Seine Saint Denis.

Face au péril environnemental, comme jadis face à d’autres, il nous faudrait pourtant, Monsieur le Président, de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace.

À l’heure où la COP 21 qui vient de s’achever semble enfin marquer une prise de conscience, cette audace doit être celle d’une véritable révolution des mentalités.

Pour ce qui concerne notre collectivité, elle impliquerait que l’écologie ou le développement durable ne soient plus considérés comme des politiques d’accompagnement alors que nous avons le devoir, vis à vis des générations qui viennent, d’en faire de véritables priorités et qu’elles constituent, au surplus, les véritables leviers de la croissance de demain.

Je vous remercie.

Nessrine Menhaouara

Conseillère départementale du Canton d’Argenteuil Bezons

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