EuropaCity : la justice annule la création de la zone d’aménagement devant accueillir le mégaprojet

Je prends acte de l’annulation par le Tribunal administratif de Cergy de l’arrêté préfectoral autorisant la création de la Zone d’Aménagement Concerté (ZAC) sur laquelle devait être construit le mégaprojet Europacity.

Dès l’origine, ma position sur le sujet a été très claire, elle n’a pas changé. Ce projet, dont la viabilité économique n’a pas été démontrée, n’est ni en cohérence avec les réels atouts du territoire du Val d’Oise qui devraient être portés par notre département, ni avec les exigences environnementales qui doivent aujourd’hui être les nôtres et qui sont défendues par les associations et les collectifs citoyens.

Ces exigences doivent être prises en compte dans les décisions prises par cette partie des élites qui appuie ce type de projets. Aujourd’hui, il faut savoir laisser la place à la concertation et à la co-construction avec les populations locales qui sont les premières à être concernées.

Or, en l’espèce, de nombreux citoyens, rassemblés en collectifs ou non, se sont opposés à Europacity et le Tribunal administratif, qu’on ne peut soupçonner d’être un repaire de babas-cool refusant le progrès, vient de leur donner raison en estimant que l’information avait été partielle voire partiale notamment s’agissant de l’impact écologique de ce projet qui prévoit de dévorer 299 hectares des terres agricoles les plus fertiles d’île de France.

D’autant plus que certains des équipements projetés, extrêmement énergivores comme la piste de ski indoor, sont peu compatibles avec les engagements pris par la France lors de la COP21, voire totalement
anachroniques avec les enjeux actuels liés au réchauffement climatique.
Au volet environnemental s’ajoute le volet économique. D’abord parce que la viabilité économique d’un méga centre d’affaires, de loisirs et de commerces construits entre Villepinte et Aéroville n’a pas été démontrée, mais aussi parce que les supposés emplois créés pour permettre ce mégaprojet ne seront en réalité que des emplois déportés au détriment du tissu commercial préexistant.

S’entêter dans cette voie, alors même que la réalisation de la ligne de métro 17 qui devait alimenter Europacity est retardée de plusieurs années, c’est prendre le risque de se retrouver face à un gouffre financier totalement destructeur pour notre département.

C’est en direction d’une offre moderne de tourisme vert qu’il faut orienter notre département pour une employabilité durable et responsable. Car je suis attentive aux questions d’emplois et de développement économique !
Mais répondre à ces questions en créant des emplois dans une énième grande surface ne procède pas d’un esprit moderne mais bien du vieux monde économique.

Qui peut croire à l’heure d’Amazon que les emplois d’avenir soient dans les centres commerciaux ? Les difficultés des grands groupes de distribution devraient pourtant nous alerter.

Dans ces conditions, il serait sage de rouvrir le dialogue entre les différents acteurs, sans écarter les collectifs de citoyens. Ce n’est que par une concertation approfondie et la co-construction d’un projet partagé que de véritables projets structurant notre territoire sauront être bénéfiques pour tous.

Photo (©DR)

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