Newsletter #2 : Canicule, réfléchissons ensemble à des solutions durables

La canicule a touché l’ensemble de la France

Dans les villes en général, et à Bezons particulièrement, la chaleur urbaine affole le thermomètre qui peut y atteindre jusqu’à 7° de plus que dans des zones plus verdoyantes. Des écarts importants de températures se mesurent particulièrement la nuit entre les zones urbanisées et celles qui le sont moins. Il est pourtant essentiel pour la santé que les températures nocturnes tombent sous la barre des 20°.

Les revêtements routiers sont largement à l’origine de la surchauffe urbaine.

Pendant les épisodes caniculaires, l’asphalte noir, le béton bitumeux et les pavés agissent comme des capteurs et réservoirs de l’énergie solaire. La journée, ces matières s’échauffent en prenant le soleil. La nuit, elles déstockent la chaleur accumulée. En fin de journée, la chaussée bitumée et le trottoir asphalté peuvent dépasser les 60 °C, les températures sur les pavés se situent entre 50 et 55 °C, contre 40 °C pour le gazon.

Avec l’augmentation de la fréquence des épisodes caniculaires, nous allons étouffer de plus en plus, et cette chaleur suffocante aggrave les épisodes de pollution.

Nous n’avons que quelques années pour travailler à des changements structurels importants.

Si la France s’est dotée en 2011 de son premier Plan National d’Adaptation au changement climatique, il a fallu attendre 2015 pour qu’une ville comme Paris adopte des mesures concrètes. Lyon a voté seulement en 2017 un volet « adaptation climatique » à son plan environnemental.

Nous aussi, à Bezons et dans le Val d’Oise, nous devons prendre sans tarder notre part de cet effort car l’action locale participe à la réussite globale, et nos décisions d’aujourd’hui ne se ressentiront que dans quelques années.

Et là il faut innover et tester sans tabous, car l’adaptation au changement climatique est une pratique neuve et expérimentale.

L’aménagement urbain et la vie en ville sont à repenser complètement en termes d’horaires de travail et de constructions adaptées.

Mais le défi présent est d’inventer des systèmes de rafraîchissement urbains qui ne se résument pas seulement à mettre un peu de vert partout, entre trames vertes et végétalisation des rues et places, même si nous devons à Bezons insister sur la reconquête d’espace boisés et végétalisés.

La végétalisation des toitures ou de certaines infrastructures, comme à Mexico qui plante des couvrants sur les soutènements des autoponts est une solution dans certains cas, tout comme la plantation d’arbres là où cela est possible.

Pour avoir moins chaud, des villes se mettent au clair. Un revêtement de peinture blanche sur les toits en asphalte noir des immeubles peut réduire de 2 °C la température globale de la ville. En 2015, Séoul a démarré l’opération « toits clairs ».

En 2017, le maire de Los Angeles, où les températures peuvent dépasser les 40 degrés en été, a lancé les « chaussées fraîches », repeignant des rues avec un revêtement spécial blanc grisé. Lyon a expérimenté un nouveau revêtement des trottoirs en béton désactivé de couleur claire.

L’eau aussi peut rafraîchir la ville.

À Toulouse, la municipalité va utiliser un revêtement spécial avalant la chaleur et capable d’absorber l’eau de pluie et de l’évaporer pour refroidir l’air. Le procédé a été copié sur les arbres et les plantes : c’est de l’évapotranspiration. Des pavés avalent l’eau pluviale et la recrachent en période de forte chaleur : l’eau s’évapore et abaisse la température ressentie de 2 à 3 °C.

L’installation de fontaines avec récupérateur d’eau est une piste intéressante.

Même l’école s’adapte au réchauffement. Paris inaugure à la rentrée ses Premières cours d’école « oasis », au sol couvert d’un enrobé écolo, pour partie végétal et 100 % perméable à la pluie.

Nous devons aussi favoriser à Bezons la diminution de la circulation de véhicules en transit sur notre territoire qui génère nuisance sonore et pollution aux particules. Voilà pourquoi, je soutiens avec force le projet de bus en site propre en direction de Cormeilles, projet piloté par le Conseil Départemental.

Mais face au défi climatique nous devons surtout réfléchir ensemble, partager les expériences, soutenir des micro-projets et des expériences innovantes, car aucun d’entre nous n’est détenteur de la vérité.

Ajoutons qu’aucune pratique à elle seule n’apportera de solution définitive. C’est par la conjonction des initiatives citoyennes, associatives et publiques que nous relèverons ce défi.

C’est en commun que nous trouverons les meilleures solutions pour respirer en ville.

NESSRINE MENHAOUARA

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