Quel avenir pour Bezons dans la communauté d’agglomération de Saint-Germain-Boucles-de-Seine ?

Déclaration au Conseil municipal du 26 septembre 2018,

par Nessrine Menhaouara, présidente du groupe des élus socialistes, démocrates et républicains

La motion qui nous est proposée aujourd’hui semble, en apparence, énoncer un simple ensemble de propositions auxquelles, naturellement, nous ne pouvons qu’adhérer en tant que souhaits :

D’abord, plus de démocratie interne dans les décisions, et une meilleure information des conseillers, partagée équitablement entre tous les représentants.

Ensuite, un véritable cadre environnemental.

Enfin, une volonté de s’inscrire dans une dynamique sociale progressiste.

Voilà qui serait fort bien, si cela n’incluait en filigrane l’acceptation implicite de se diriger, sans débat de fond avec les bezonnais, sur la reconduction, sous une forme ou une autre de l’agglomération des «  Boucles de Seine ».

Un petit rappel semble nécessaire. En 2014 les élus de la nouvelle majorité argenteuillaise décidaient de rompre une coopération intercommunale qui, quoiqu’on en dise, rendait de multiples services, et faisait de cette agglomération un territoire dynamique et attirant ayant vocation à rejoindre le Grand Paris.

Notre ville s’est alors retrouvée dans une situation difficile que vous connaissez tous.

Nous avons eu, à ce moment-là, des débats internes dans la majorité concernant l’avenir intercommunal. C’est à cette occasion que nous avons exprimé notre souhait de voir s’ouvrir le débat de nous tourner vers le Grand Paris. ….

Monsieur le Maire, nous n’avons pas réussi à vous convaincre et vous avez alors décidé de ne pas inscrire à l’ordre du jour du conseil municipal, et avant la date butoir, le débat sur l’option métropolitaine.

Cette situation nous a conduit à rejoindre en 2016, contre l’avis du Conseil Municipal, une agglomération de circonstance, agglomération bancale dans sa territorialité à cheval sur deux départements, déséquilibrée socialement et déjà gangrenée par des conflits internes. D’ailleurs le Tribunal Administratif dans sa décision du 19 avril 2018 a souligné entre autres choses le déficit démocratique dans cette création.

Il n’a pas fallu longtemps pour que nous constations que les Bezonnais étaient, si vous me passez l’expression, les dindons de la farce.

Le conflit qui nous oppose à cette communauté nous a coûté des millions d’euros.

Alors, M. le Maire, chers collègues, n’y a-t-il pas une forme d’angélisme à penser que les mêmes causes ne produiront pas les mêmes conséquences?

La responsabilité qui nous incombe est donc lourde pour l’avenir de Bezons et de ses habitants.

Voilà pourquoi nous pensons qu’il convient de prendre de la hauteur et d’associer les citoyens pour écouter, partager et débattre avec celles et ceux qui ont été exclus des décisions de 2014 et 2016.

Nous devons, avant toutes choses examiner sans tabous toutes les solutions.

Des outils démocratiques sont formalisés par la Loi au travers de l’article L 2 141-1 du CGCT et appuyés par l’article 72-1 de la Constitution.

Nous pouvons nous en saisir. Bezons a toujours eu les yeux tournés vers l’avenir, nous avons les moyens et l’opportunité d’y réfléchir collectivement.

Voilà pourquoi notre groupe, même s’il approuve l’esprit des souhaits émis dans cette motion, constate qu’ils induisent l’acceptation au retour inexorable vers l’agglomération « Boucles de Seine », et c’est pour cette raison que nous ne voterons pas favorablement.

 

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