Bezons, urbanisation…. béton et dérapages !

Bezons est aujourd’hui un chantier à ciel ouvert et les immeubles y poussent en grignotant peu à peu les espaces de respiration de la ville.

Tout cela ne va pas dans le sens d’un développement harmonieux, responsable et écologique.

Pourtant, le projet « Cœur de ville », que j’ai soutenu à l’origine, visait à structurer la ville à partir d’un centre identifié se prolongeant vers une artère commerçante revivifiée.

Ce projet s’intégrait dans une volonté d’évolution démographique mesurée qui devait maintenir la population dans une proportion de 30 000 habitants, seuil au delà duquel les services publics actuels ne sont pas en capacité de répondre à la demande.

Force est de constater que le projet a dérapé et que, petit à petit, l’appétit de promoteurs a poussé à des concessions, et que de concessions en concessions nous en sommes arrivés à un point où le béton dévore l’espace, où les services ne suivent pas, où la qualité environnementale est attaquée.

C’est pour cela qu’il y a deux ans, après plusieurs alertes auprès de mes collègues et du maire, j’ai refusé d’apporter ma caution au dérapage du projet en votant NON à la demande du Maire d’augmenter encore la surface de construction et la hauteur des immeubles.

J’ai donc voté NON à la modification du PLU comme le prouve la délibération ci-dessous et NON encore à différents projets de densification, comme par exemple celui des anciens terrains de tennis, terrains que je souhaite voir réservés à un projet sportif, qui pourrait être subventionné jusqu’à 35% par le Conseil Départemental.

Cette position claire et publique est par ailleurs motivée par d’autres considérations :

  • 1° La multiplication des permis de construire et l’augmentation des surfaces et des hauteurs va nous conduire inéluctablement à 35 000 habitants. C’est plus de 2500 logements qui vont être construits et le taux d’occupation d’un logement étant de 2,4 personnes en moyenne, une simple addition permet de voir que de 29 000 habitants nous serons donc 35 000 dans peu d’années.

Ce n’était pas le projet initial, ce n’est pas absorbable pour nos services publics, nos écoles, nos crèches.

  • 2° Le projet « Cœur de ville » qui a finalement été retenu, et qui n’était pas celui qui avait mes faveurs, est entièrement fermé sur lui-même et risque de capter la clientèle, au détriment des commerces de la rue Edouard Vaillant. De plus sa configuration m’inquiète en termes de sécurité publique.
  • 3° La construction qui devait être celle d’un éco-quartier est, chacun le constate, essentiellement en béton brut. Or le béton, qui est nécessaire évidemment dans une utilisation raisonnable, est une matière qui n’a rien d’écologique(l’industrie cimentière est à l’origine de 5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre).

Il faut donc sortir de l’ambigüité et rappeler des faits qui sont incontestables :

– Aujourd’hui les permis de construire sont signés et délivrés par Dominique Lesparre ou par délégation de son pouvoir, c’est donc sa responsabilité et il est le seul décideur.

– J’ai, avec mes ami.e.s, voté contre la modification du PLU qui est l’origine du dérapage du projet « Cœur de ville » en projet « Tout béton ».

Il faut revenir au projet d’origine, projet qui était celui que les Bezonnais avaient choisi et qui a été détourné de proche en proche de sa philosophie initiale: qualité de vie et qualité environnementale.

Une ville n’est pas un dortoir pour celles et ceux qui s’entassent dans le tramway déjà saturé pour aller travailler. C’est un espace de vie pour les familles, un espace de rencontres, un espace de bien-être et de construction de soi.

Nous avons besoin de parcs et d’espaces verts, de circulations douces et d’une ville à taille humaine.

C’est à cela qu’il faut revenir, car c’est cela que les Bezonnais désirent.

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