Séance d’installation du Conseil Municipal : Déclaration de Nessrine MENHAOUARA

Nessrine

Monsieur le Maire,

Chers collègues,

Chers concitoyens,

La large victoire remportée dès le premier tour le 23 mars n’est pas un hasard.

Elle s’appuie sur un bilan, se conjugue avec un projet et s’articule autour d’une réflexion politique partagée.

En démocratie, le verdict des urnes a, deux significations.

Il permet d’abord à l’équipe sortante de rendre compte de son bilan.

De ce point de vue, le résultat de dimanche est la preuve de la rigueur avec laquelle nous avons honorés le contrat nous liant aux Bezonnais.

A une époque où la parole publique est trop souvent déconsidérée faute, parfois, d’être scrupuleusement respectée, je tiens à vous dire combien je suis fière que nos concitoyens nous créditent d’avoir tenu les engagements pris en 2008.

Je mesure aussi pleinement la responsabilité qui accompagne l’exercice des fonctions dans lesquelles ils viennent de nous reconduire.

Tout au long de ce nouveau mandat, nous agirons pour les bezonnais en fonction des valeurs qui sont les notres depuis toujours: solidarité, progrès social et vivre ensemble.

Mais cette élection à surtout été l’occasion de vous prononcer sur un projet .

Je crois que, dans son discours, Monsieur le Maire a prévu de vous détailler le programme d’action que nous avons élaboré collectivement.

Il me semble donc, cher Dominique, qu’il te revient en ce jour de Conseil Municipal d’installation, d’exposer les projets de notre majorité, je ne vais donc pas les détailler.

Mais ces projets sont issus d’une réflexion partagée qui nécessite d’être détaillée.

A l’heure où notre modèle républicain est mis à mal,

alors que certains remettent en cause notre pacte social, il me semble indispensable d’aborder la question politique qui sera un élément déterminant de l’avenir de notre ville.

En octobre 2013 je débutais un éditorial par ces mots :

« La question du poids de l’extrême droite va être au cœur des prochaines élections or, seule la Gauche est en mesure de faire barrage au Front National, l’UMP ayant fait la preuve qu’elle était largement perméable aux idées de Marine Le Pen. »

La réalité électorale m’ayant malheureusement donné raison, nous devons immédiatement nous préparer à résister aux tentatives d’implantation frontistes à Bezons, implantations qui ne rencontreront pas d’autres barrages que nous, les forces de progrès, le candidat de l’UMP ayant par ses méthodes démagogiques ouvert largement la voie au populisme.

Or la Gauche n’est majoritaire que rassemblée, et seul le rassemblement est gagnant.

Ce rassemblement est toujours le fruit d’une confrontation d’idée au sein de la Gauche, d’ailleurs dans les années 70, Etienne Fajon avait lancé : « l’Union est un combat ! ».

Ce combat, nous l’avons mené et nous l’avons gagné tous ensemble.

Aujourd’hui, Bezons n’est plus simplement une ville de 28 000 habitants comme les autres, elle est – permettez-moi de le dire – un laboratoire passionnant de ce que pourrait être la reconstruction de la Gauche.

En rassemblant dès le premier tour les communistes, les socialistes et les centristes de progrès, nous avons fait la démonstration que, quand l’intérêt collectif passe devant les alliances circonstancielles, les électeurs ne se trompent pas et choisissent ceux qui se mettent d’abord à leur service.

Cette stratégie de très large rassemblement a fait bouger les lignes ; elle n’a rien à voir avec une opération confondant rénovation et renoncement à l’ambition de progrès social, qui reste l’élément fédérateur de notre unité.

Merci donc aux représentants locaux des forces politiques de progrès, Philippe Noël, Abdelkader Sayah et Arnaud Gibert d’avoir  mis leur énergie à construire cette unité car elle est aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

Avançant sous le couvert d’une pseudo respectabilité , le Front National essaie aujourd’hui de séduire une partie de l’électorat populaire en se parant des habits d’un discours social et républicain : laïcité, service public, sécurité, autorité de l’Etat, volontarisme social.

Autant le dire clairement, il s’agit là d’une odieuse supercherie !

Nous sommes les héritiers de Jaurès, pas ceux de Pétain.

Pour autant, face à la montée de l’extrême droite, l’indignation ne suffit pas.

Nous devons apporter des réponses.

Les discours populistes prospèrent sur le terreau de la désespérance sociale et du recul de l’intervention publique.

Nous devons répondre présent sur tous les fronts où la réaffirmation des fondamentaux républicains est nécessaire.

Oui, la Gauche est prête à regarder la question sécuritaire en face comme notre Maire l’a fait courageusement en face des dealers du Colombier.

Oui, la gauche est capable de se doter des outils nécessaires à la tranquillité publique comme la vidéo protection, pour peu que leur utilisation soit compatible avec les libertés individuelles.

Oui, la Gauche est toujours rassemblée pour défendre la police nationale comme nous l’avons fait pour le maintien du commissariat car, encore et toujours, nous affirmons que c’est à l’Etat de prendre avant tout ses responsabilités.

Mais être inflexible sur la sécurité ne doit pas nous faire oublier la phrase de Victor Hugo :

« Quand on ouvre une école, on ferme une prison ».

Alors oui, pour la Gauche la question sécuritaire passe aussi et surtout par la question éducative.

Concernant la laïcité, la défense absolue de la neutralité de l’Etat ne doit pas nous aveugler sur la réalité de la société, et encore une fois seul un service public fort, garant des libertés individuelles et support de la liberté collective, est à même de juguler les replis communautaristes.

Oui encore, pour les forces humanistes que nous sommes, la question sociale reste d’une actualité brulante !

Vous le voyez, un vaste chantier nous attend, mais la perspective qu’il offre est enrichissante et motivante.

Cette perspective exige patience et détermination tout comme l’affirmation forte et sans complexe de l’identité moderne de la Gauche.

Elle suppose aussi une vision critique du modèle financier, la promotion d’une société émancipatrice pour chaque femme, le combat pour la liberté, l’égalité et la fraternité sur tous les champs de la vie sociale, l’affirmation d’un internationalisme solidaire et respectueux de la planète, alternatif à la mondialisation ultralibérale.

Cette affirmation du réformisme bezonnais, qui s’appuie sur le choix de la démocratie, n’empêche en rien une perspective politique plus vaste, car le combat de la gauche ne se limite pas à la gestion des affaires locales.

Penser global, agir local, tel sera le mot d’ordre des socialistes bezonnais qui ont largement participé à cette réussite unitaire.

Merci à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés pour permettre à notre ville de poursuivre son chemin à Gauche.

Nous affirmons aujourd’hui que «l’unité contre le Front National, la xénophobie, le rejet de l’autre et la régression sociale et sociétale sera notre principal combat».

Avec d’autres, que j’espère nombreux, je souhaite y prendre toute ma part dans le respect des sensibilités de chacun, mais avec la fierté de mes convictions.

Monsieur le Maire, chers collègues, le travail nous attend, les Bezonnais nous observent, soyons exemplaires dans notre combat comme l’ont été depuis bientôt 100 ans les élus de progrès qui se sont succédés à la place qui est aujourd’hui la nôtre pour les 6 années à venir.

Je vous remercie.

 

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