S’engager pour la petite enfance : vos élus mobilisés pour la création d’une classe de toute petite section de maternelle

DSC_9718_01 - CopieLe constat est sans appel : à quatre ans, un enfant peut, selon le milieu dans lequel il a grandi, avoir entendu jusqu’à 30 millions de mots de moins qu’un autre. Or, ces différences de pratique de la langue, de compréhension et de production précoce du vocabulaire peuvent à leur tour produire des difficultés ultérieures dans l’apprentissage de la lecture et l’orthographe. Avant même leur première année en CP, une forte proportion de nos enfants est déjà touchée par des difficultés que l’école peine souvent à résorber au cours des dix années suivantes. Les inégalités dans la pratique et l’acquisition du langage se cristallisent très tôt et c’est dès le plus jeune age qu’il faut agir.

S’il est certain que la scolarisation des moins de trois ans n’est que l’un des nombreux outils susceptibles d’être mis en œuvre en cette matière et qu’elle n’a d’ailleurs pas vocation à se substituer à d’autres actions complémentaires, il n’en demeure pas moins qu’en ce qui concerne la lutte contre les inégalités, toutes les pistes doivent être explorées.

En préparant les enfants de manière progressive aux apprentissages fondamentaux dispensés à l’école élémentaire, l’école maternelle constitue un maillon essentiel de notre système éducatif dont le rôle a malheureusement été bien trop souvent sous-estimé et parfois même méprisé par les gouvernements de droite successifs ; chacun ayant en mémoire les propos proférés en 2008 par Xavier DARCOS, Ministre de l’Éducation Nationale de l’époque, réduisant les fonctions des enseignants de maternelle au fait de « (…) faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches (sic) »

Totalement délaissée au cours des années 2000, la scolarisation des enfants de moins de trois ans dans les écoles maternelles est tombée à 11 % des élèves en 2011 alors qu’elle en concernait 35 % en 2002. Et encore ne s’agit il là que de chiffres nationaux masquant de grosses disparités entre Académies. Concernant celle de Versailles (78, 91, 92, et 95), ce chiffre est descendu à près de 5 %; autant dire que dans le Val d’Oise la pratique consistant à scolariser des enfants de deux ans avait de facto complètement disparu.

Il est pourtant avéré qu’une scolarisation précoce peut constituer un outil de lutte efficace contre les inégalités, particulièrement pour celles ayant trait à l’acquisition du langage. C’est ce qui a conduit le ministère de l’éducation nationale à lancer une expérimentation visant prioritairement des territoires au sein desquels peuvent se rencontrer des environnements sociaux défavorisés. Les élus de Bezons se sont mobilisés pour accueillir l’une de ces classes expérimentales.

Les avantages d’une scolarisation avant trois ans ne sont pas automatiques, de nombreuses conditions devant être réunies pour qu’elle soit profitable aux enfants. La réponse aux besoins des tous petits demande des équipements spécifiques, des aménagements de l’espace et des matériels adéquats ainsi qu’un encadrement renforcé. Elle suppose aussi une pédagogie adaptée spécifiquement centrée sur le développement affectif, social, sensoriel, moteur et cognitif des enfants, et visant notamment à les inciter à décrire ce qui les entoure, ce qu’ils expérimentent et ce qu’ils ressentent. Elle nécessite enfin une forte implication des parents qui doivent être étroitement associés à la démarche.

Alors que les textes encadrant cette expérimentation (circulaire n°2012-202 du 18 décembre 2012) donnent le choix aux Académies entre plusieurs modalités d’accueil, c’est la solution consistant à créer une classe spécifiquement dédiée aux tous petits qui est expérimentée à Bezons. Si celle-ci est la plus complexe à mettre en œuvre, c’est aussi a priori la plus la plus efficace. A la différence des classes multi-niveaux, au sein desquelles l’organisation de la classe correspond en général surtout aux besoins des plus âgés, les classes spécifiques permettent en effet plus facilement de répondre à l’ensemble des problématiques propres aux tous petits tant au niveau des rythmes de vie que de l’organisation et de l’adéquation des activités.

Du point de vue des infrastructures, ce choix a donc impliqué un investissement particulier de la commune qui a réalisé pour l’occasion des travaux au sein du groupe scolaire Paul Vaillant-Couturier afin de le réagencer et de le doter d’une salle de classe dédiée et aménagée pour la toute petite section. Au plan des moyens humains, la ville met également à disposition une ATSEM. Enfin, concernant le lien entre l’école et les familles comme l’accompagnement de ces dernières, les services municipaux coordonnent le travail partenarial de l’ensemble des acteurs impliqués dans le dispositif (Education, Nationale, CCAS, PMI, PRE…).

Il s’agit là d’efforts non négligeables qui traduisent la volonté de la municipalité de s’associer à cette expérimentation et de mettre en œuvre les moyens nécessaires à ce qu’elle soit un succès.

Kévin Cuvillier

Maire -adjoint en charge de l’école et des activités périscolaires

1 thought on “S’engager pour la petite enfance : vos élus mobilisés pour la création d’une classe de toute petite section de maternelle”

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *