Novembre 2015 Combattre l’inégalité environnementale, voilà le vrai défi écologique

BIGroupeSocV2 copie - CopieDe nombreuses publications scientifiques ont déjà attesté l’impact de la pollution de l’air sur la mortalité mais une étude menée par des chercheurs de l’EHESP et de l’INSERME, publiée dans la revue anglo-saxonne Plos One du 21 juillet dernier, a pour la première fois analysé les conséquences de l’exposition quotidienne à la pollution au regard du profil socio-économique des habitants la subissant.

Analysant les causes de 79 107 décès survenus à Paris entre 2004 et 2009 chez les habitants de plus de 35 ans, ses conclusions sont édifiantes : lors des pics de pollution, les habitants de Paris issus de catégories sociales défavorisées ont en effet un risque de décéder trois fois plus important que celui de l’ensemble de la population !

Cette étude a été menée à dessein dans une ville où les plus fortes concentrations de pollution affectent tout autant des quartiers populaires et plus fortunés. Elle permet ainsi de mettre en évidence une surmortalité des catégories socio-économiques les plus modestes à niveau d’exposition identique à la pollution, ce que les chercheurs expliquent par le fait qu’elles cumulent des facteurs de risque de contracter des maladies chroniques : elles travaillent généralement dans un milieu professionnel plus exposé, passent plus de temps dans les transports, sont plus fréquemment fumeuses, ont un régime alimentaire moins équilibré et recourent plus tardivement aux soins. A contrario, elles ont moins l’occasion de se mettre à l’abri des forts taux de pollution en s’éloignant de la ville lors des vacances ou de week-ends à l’instar de ce que font les catégories plus aisées.

Ce constat effrayant plaide donc clairement en faveur de l’adoption d’une approche globale tenant compte de l’ensemble des précarités : sociale, énergétique, accès aux soins, logement, exposition aux différentes pollutions, accès aux transports en commun…

Depuis de nombreuses années, les élus socialistes bezonnais se sont mobilisés pour que la question écologique soit mise au cœur de l’ensemble des politiques publiques conduites localement et que celles-ci soient menées avec l’objectif de concilier la protection et la mise en valeur de l’environnement avec le développement économique et le progrès social.

À Bezons, cela s’est traduit par des réalisations concrètes telles que, notamment, l’arrivée du T2, l’aménagement de la voirie avec l’extension des zones 30, le développement des voies cyclables, la création de parcs à vélos sécurisés, l’extension des espaces verts, l’installation de stations d’autolibs, la rénovation thermique du parc HLM existant, construction de nouveaux logements sociaux répondant aux dernières normes environnementales…

Or, nombre de ces réalisations ont en commun d’être intervenue, directement ou indirectement, dans le champ de compétence de notre Communauté d’Agglomération qui jouait un rôle central, du fait de la nature de ses compétences et par ce que le Plan Climat Énergie Territorial (PCET) qu’elle avait élaboré servait de cadre général à l’ensemble des actions spécifiques, en faveur du développement durable, en cours de réalisation ou projetées dans les villes de Bezons et d’Argenteuil.

En matière d’environnement, aussi, la disparition de la CAAB – laquelle pourrait d’ailleurs se doubler de celle d’ABH, qui en dépendait – aura vraisemblablement des conséquences des préjudiciables.

Nonobstant ces difficultés nouvelles, le vrai défi sera donc de parvenir, dans les années à venir, à ce que les notions d’égalité écologique et de justice sociale continuent à être systématiquement intégrés à nos projets locaux

Dans nos fonctions d’élus comme par une action militante permanente auprès des acteurs publics, nous y veillerons !

Nessrine Menhaouara

Conseillère départementale

Maire-adjointe

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