6 février 1934 : «un mythe fondateur» de l’extrême droite; 9 et 12 février 1934 : la réponse unitaire de la Gauche. SOUVENONS-NOUS

6fev32lepopvert - Copie6 février 1934 : «un mythe fondateur» de l’extrême droite

9 et 12 février 1934 : la réponse unitaire de la Gauche

SOUVENONS-NOUS

Il y a quatre-vingt-onze ans, des émeutes impliquant les ligues nationalistes éclataient à quelques pas de l’Assemblée nationale.

L’événement est emblématique d’une époque que beaucoup comparent à la notre : crise sociale et financière, chômage, anti parlementarisme, affaires…

 Il s’agissait clairement d’une tentative de coup d’Etat visant à renverser la République et pas d’une simple manifestation. Cette émeute était organisée à l’appel des ligues d’extrême droite et la République ne fut protégée qu’au prix de 18 morts tant chez les manifestants que du côté des forces de l’ordre.

Qui sont réellement les émeutiers ?

Les mêmes que ceux que l’on croise aujourd’hui dans les partis « nationalistes », les groupuscules qui ont assassiné Clément Méric, les « Français de souche » autoproclamés et autres identitaires.

Ce sont ceux que l’on retrouvera quelques années plus tard au cœur de la trahison nationale.

En janvier 2011, Bruno Gollnisch, vice-président du FN, a rendu hommage aux «morts du 6 février 1934». Pour les cadres du Front National, c’est donc toujours un mythe fondateur. D’autant que le 6 février 1945 correspond à l’exécution de l’écrivain collaborationniste Robert Brasillach, et le 6 février 1956 à la «journée des tomates» d’Alger, où le Président du conseil, Guy Mollet, fut molesté par les partisans de l’Algérie française.

En 1934, la réponse des forces de progrès ne se fit pas attendre : la gauche défila, enfin réunie, devant le danger les 9 et 12 février, ce qui fédéra un sentiment d’unité à la base, unité qui débouchera sur le Front Populaire et sur des progrès sociaux dont nous bénéficions tous aujourd’hui.

A l’heure où la question est posée de voir les héritiers des ligues anti républicaines rentrer dans les exécutifs départementaux, à l’heure où certains médias complaisants véhiculent l’idée de la prise du pouvoir par le Front National comme une question anodine, ne devons-nous pas collectivement nous poser la question de notre responsabilité si demain nous laissions le champ libre à ce parti ?

La comparaison entre les années 1930 et notre époque est aujourd’hui justifiée, même si la France a considérablement changé. Il y a deux points communs entre les deux époques : un malaise profond de la société et une crise de l’identité nationale.

Or à ces deux questions le FN apporte les mauvaises réponses.

Engagée depuis quelques années avec l’arrivée de Marine Le Pen à sa tête, l’opération de banalisation du FN se poursuit. Derrière cette façade « people », avançant sous le couvert d’une pseudo respectabilité fraîchement revendiquée, le Front National essaie aujourd’hui de séduire une partie de l’électorat populaire en se parant des atours d’un discours social. Détournant à des fins électoralistes les revendications du mouvement social, le FN reste un parti nationaliste, xénophobe, sexiste, raciste et homophobe.

Le FN propose de faire de l’étranger un bouc émissaire, ce qui est à l’opposé des valeurs de solidarité que nous portons et défendons au quotidien.

Cela accroît la désespérance sociale en montant les salariés les uns contre les autres, les voisins les uns contre les autres, les familles les unes contre les autres.

Ceux qui cherchent à diviser n’ont jamais été les amis du peuple.

En changeant son discours selon les saisons et les publics, le FN veut apparaître aussi comme le soutien des salariés.

Mais le FN est contre la réduction du temps de travail, qui constitue pour lui une « Désorganisation des entreprises et une hausse injustifiée de la masse salariale ».

Il est contre le Code du Travail « pour libérer le travail des entreprises de l’étatisme » et il est bien sûr contre la grève qui est assimilée à une « prise d’otage » hostile à «l’intérêt national»

Il est évidemment contre les syndicats assimilés à « un facteur de blocage de l’économie ». Les élu-e-s FN à l’Assemblée nationale ne portent pas de propositions en faveur des salariés : aucune sur le Smic, la défense des retraites, l’éducation, la santé, une fiscalité plus juste !

Le FN est contre les droits des femmes.

Le Front National a été obligé d’intégrer dans son discours le fait que les femmes ont obtenu certains acquis. Il va jusqu’à se prétendre le défenseur des femmes, en instrumentalisant la laïcité pour mieux agiter le fantasme du péril musulman ou celui de l’immigration.

Les rangs du FN comptent les tenants d’une vision réactionnaire de la place des femmes, qui auraient seulement vocation à être mères.

On y retrouve les militants « pro-life » qui manifestent contre les centres IVG, les partisans du salaire maternel et ceux qui militent contre le fantasme de la théorie du genre sois disant enseignée dans nos écoles.

Nombre de ses adhérents et de ses satellites étaient présents dans les manifestations qui s’opposaient à l’égalité des droits entre hétérosexuels et homosexuels.

Ne nous trompons donc pas. La désunion de la Gauche c’est le boulevard du frontisme.

Une seule solution : le rassemblement sur les valeurs que nous partageons.

Il sera bien temps de pleurer sur les libertés individuelles quand Marine le Pen sera au pouvoir.

Quoi ? Impossible ? Et en Hongrie alors, avez-vous vu ce qu’ils font du droit syndical, des libertés publiques, de la liberté de la presse….

L’extrême droite n’a pas changé depuis 1934. Elle rassemble toujours les mêmes composantes et son programme est toujours le même.

La réponse doit donc être la même : l’Union de la Gauche, de toutes les gauches, non pas un Front National qui exclu mais un Front Populaire qui uni.

C’est la seule solution, ou nous allons connaître un long tunnel de régression conservatrice,d’abandon des acquis sociaux et de perte des libertés individuelles.

Est-ce ce que nous voulons ?

Nessrine Menhaouara

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