Séance du Conseil départemental du 27 novembre 2015 Question d’actualité

logoCD95 copieMonsieur le Président,

Permettez-moi, à titre de propos liminaire et au moment même où se déroule, aux Invalides, la cérémonie d’hommage national, d’avoir, moi aussi, une pensée pour les victimes des attentats odieux qui ont endeuillé notre pays le 13 novembre dernier ainsi que pour leurs proches et leurs familles.

Monsieur le Président,

Une étude réalisée par des chercheurs de l’École des hautes études en santé publique (EHESP) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), publiée dans la revue anglo-saxonne Plos One du 21 juillet dernier, a pour la première fois analysé les conséquences de l’exposition quotidienne à la pollution au regard du profil socio-économique des habitants la subissant.
Cette étude a été menée à dessein dans une ville, Paris, où les plus fortes concentrations de pollution affectent tout autant des quartiers populaires et plus fortunés.
Ses conclusions sont édifiantes : lors des pics de pollution et à niveau d’exposition identique aux polluants, les habitants de Paris issus de catégories sociales défavorisées ont en effet un risque de décéder trois fois plus important que celui de l’ensemble de la population !
Cette surmortalité des catégories socio-économiques les plus modestes à niveau d’exposition identique à la pollution met clairement en évidence le fait que la question environnementale n’est pas dissociable de la question sociale.
Elle plaide clairement en faveur d’une politique volontariste de lutte contre les inégalités s’inscrivant dans une approche globale tenant compte de l’ensemble des précarités : sociale, énergétique, accès aux soins, logement, exposition aux différentes pollutions, accès aux transports en commun…
Croyez bien, Monsieur le Président, que, de ce point de vue, le constat effrayant réalisé par les chercheurs de EHESP et de l’INSERM ne peut que conforter les élus socialistes dans le combat qu’ils mènent au sein de cette enceinte contre les nombreuses coupes budgétaires intervenues en matière sociale depuis 2011.
Ceci est d’autant plus vrai qu’un récent palmarès – de l’hebdomadaire La Vie – classe le Val d’Oise parmi les derniers en matière d’écologie et développement durable et rappelle combien les habitants de notre département sont particulièrement exposés aux pollutions atmosphérique et sonore.
Ce classement nous le connaissons bien. En effet, en d’autres temps dans l’opposition vous aviez fustigé le bilan de la majorité de gauche d’alors. Et, nous avions, à l’époque, considéré deux éléments qui j’en suis sûr seront les mêmes que vous invoquerez au sujet de cette récente étude. D’une part, le questionnement quant à la pertinence des critères établis qui d’emblée ne mettent pas tous les départements sur le même pied d’égalité et, d’autre part, parce que nous cumulons sur notre territoire départemental plusieurs handicaps au premier rang desquels nous distinguons notamment la plate-forme aéroportuaire de Roissy et la relative proximité de celle du Bourget.
Mais notre propos n’est pas de susciter la polémique comme votre sensibilité avait pu le faire en 2010. Il s’agit plutôt de questionner votre majorité sur les manières dont la collectivité à l’intention de s’inscrire pleinement dans un Agenda 21 audacieux.
Le palmarès de La Vie reconnaît, il faut avoir l’honnêteté de le dire, qu’il n’est pas si mauvais (24ème).
Est-ce suffisant ?
Je ne le crois pas.
Ainsi qu’en atteste la 1ère place obtenue dans ce classement par la Seine Saint Denis sur ce critère, il existe assurément ici des marges de progression importantes, y compris pour un département francilien comme le nôtre.
Au demeurant, le rôle de la collectivité départementale sur ces sujets prend tout son sens alors que s’ouvrira dans quelques jours la grande conférence des Nations unies sur le climat, autrement dit la COP 21, en France et dont les enjeux, nous le savons, sont structurants pour le monde et ce dès 2020.

Aussi, nous vous formulerons une question et une proposition.

Notre question est la suivante : À l’aune de l’ouverture de la COP 21 et d’un récent classement national ayant placé le Val d’Oise en avant-dernière position, votre majorité a-t-elle la volonté de placer son action en matière d’écologie et de développement durable comme une priorité absolue de son action, notamment remarquable dans les orientations budgétaires pour les années à venir ?

Notre proposition : Nous, élus Socialistes et Apparentés souhaitons qu’une commission départementale dédiée soit créée et ouverte à des représentants de la société civile et qu’un événement public majeur soit organisé en 2016 dans notre département sur les enjeux écologiques et de développement durable. Ce sera l’occasion de contextualiser et d’expliquer les suites données à la COP 21 mais surtout la nécessité, par exemple, de laisser les Valdoisiens s’approprier leur territoire et notamment en matière de transports et déplacements à l’instar de la grande consultation menée sous l’égide la majorité de gauche entre 2008 et 2011.

Nessrine Menhaouara

Conseillère départementale du Canton d’Argenteuil Bezons

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